Des sentiments contradictoires s'emparèrent de moi. J'étais à la foi gai et triste, heureux et malheureux, optimiste et pessimiste… Je suis venu chercher un père, je voulais le connaître, l'embrasser, l'humilier, le tuer. J'avais tellement pensé à ce moment, je l'avais tellement souhaité, imaginé que maintenant je me sens trahi, comme si ma destinée m'avait poignardé dans le dos. Une fois de plus je sens que j'ai raté quelque chose d'important, exactement comme avec la perte de mes grands-parents. J'ai l'impression que le destin s'acharne contre moi. Voici ce que je pense… Les sentiments de peur et d'angoisse que j'avais avant le voyage et durant mon séjour en Tunisie, et qui cédèrent la palce à la déception, la colère et l'amertume, lorsque j'appris que mon père était mort et que je ne pouvais plus le rencontrer ni lui crier tout ce que j'avais sur le cœur, tous ces sentiments furent dissipés. J'étais débarrassé d'un lourd fardeau. J'étais heureux, oui, très heureux, si heureux que je pouvais apprécier à sa juste valeur, la vie en Tunisie, ce pays auquel j'étais fier d'appartenir… Mort le père que je suis venu chercher aux fin fonds d'un monde que je croyais barbare, un monde auquel je n'ai jamais pensé appartenir. Pourquoi ? Qu'ai-je fait pour mériter pareille punition?